Histoire du port
Situé à l’embouchure de la Canche, Etaples est un port à marée qui connaît depuis fort longtemps une activité maritime. Il apparaît au IXe siècle sous le nom de « Stapula » signifiant ville de foire, de marché. L’activité commerciale du port va se développer en parallèle de la pêche côtière. A la fin du 19eme siècle, le port compte 90 bateaux de pêche pour près de 1000 inscrits maritimes. La ville est tournée vers la mer et le monde maritime ne se résume pas uniquement aux pêcheurs. De nombreux autres métiers existent qui vivent indirectement de la pêche (tonneliers, mareyeurs, cordonniers, charpentiers de marine,…)
En parallèle de la pêche, il existait à Etaples une activité de commerce et de transport maritime, et devant l’importance que va prendre ce commerce, à compter de 1828, un service de pilotage pour l’entrée en Canche est mis en place.
Toutefois, l’importance d’Etaples comme port de commerce va progressivement péricliter.
Le tonnage moyen des navires se situe entre 50 et 60 tonneaux.
Les marchandises à l’importation constituées principalement en houille (environ 60%) mais aussi terre à porcelaines, pierres à plâtres venus d’Angleterre et aussi du bois de Norvège. Le cabotage y amène les sels. Il n’y a pas d’exportation et les navires sortent sur lest.
Année | Nombre de navires | Tonnage |
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1844 | 50 | 2590 tx |
1851 | 43 | 2226 tx |
1857 | 18 | 2773 tx |
1859 | 13 | 1194 tx |
De 1867 à 1871, les navires de commerce ne seront qu’au nombre de 67, jaugeant 3704 tonneaux pour toute la période. Le déclin de l’activité commerciale d’Etaples va se poursuivre doucement jusqu’au début du siècle. En 1921, à la retraite d’Ernest RAMET, le pilote en place, le poste ne sera pas reconduit, l’administration le jugeant totalement inutile.
Concernant la pêche, les marins étaplois ont toujours eu l’habitude de rejoindre Boulogne sur mer, port en eau profonde, accessible en permanence pour débarquer la pêche fraîche, chercher un abri lors d’un coup de vent. Les cartes postales de la fin du 19ème siècle montrent souvent des lougres étaplois, manœuvrant ou débarquant le long des quais ou de la jetée de Boulogne. De plus, la motorisation, le tonnage croissant des unités et l’ensablement progressif de la baie de Canche va accentuer à compter du milieu du 20ème siècle, la migration des pêcheurs étaplois vers Boulogne.
Dans les années soixante dix, la flottille fréquente encore les bords de canche, mais à titre exceptionnel, notamment pour les périodes de réparations, qui à compter de 1972 pourront être effectuées sur un terre-plein prévu à cet effet ou les bateaux seront déposés par l’engin de mise à sec, le Roulev. Notons qu’une flottille d’environ 25 petits crevettiers est toujours présente à cette époque. En 1990, il ne reste à Etaples que 11 chalutiers, d’une longueur maximum de 10 mètres, montés par deux ou trois hommes qui débarquent la pêche quotidiennement. Le plan « Mellick » aura raison d’une grande partie d’entres eux. Aujourd’hui il ne reste plus aucun chalutier qui débarque chaque jour sur le quai étaplois. Ils sont encore deux ou trois, à le faire lorsque les coefficients de marée le permettent, mais cela reste exceptionnel.
Photos Lionel Chauchoy, Fond Achille Caron